Rodolf Hervé, On the Ground
Après avoir exposé ses Polaroids en 2008, nous avons le plaisir de présenter une deuxième exposition personnelle de Rodolf Hervé, regroupant des photographies prises à Budapest entre 1989 et 1994 ainsi qu’un montage de ses vidéos. Alors que la Hongrie s’engage dans des années de transition démocratique, une nouvelle sorte de culture « underground » se développe, documentée au jour le jour par l’artiste. Expositions, performances, festivals, concerts, Rodolf Hervé est au cœur des changements et nous propose des images emblématiques d’une période intense, d’entre-deux politique et de bouillonnement culturel, qui attire alors un grand nombre d’artistes étrangers. Ce dynamisme nous est restitué par les différents moyens qu’il utilisait, appareils photo, caméras, Polaroid, qui lui permettaient d’enregistrer au plus près, et au plus vite, le quotidien de ces années dont il était à la fois le témoin et l’acteur.
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Rodolf Hervé On the Ground (1989-1994)
Ezra Nahmad, La Gazette Drouot This link opens in a new tab. -
Paris : On the Ground, de Rodolf Hervé, à Les Douches La Galerie
L'Oeil de la photographie This link opens in a new tab. -
Rodolf Hervé - Nuits fertiles
Fisheye This link opens in a new tab. -
Rodolf Hervé - On the ground
Télérama Sortir This link opens in a new tab.
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Rodolf Hervé On the Ground
Expo Photo, 22 Janvier 2015 This link opens in a new tab. -
Paris : On the Ground, de Rodolf Hervé, à Les Douches la Galerie
L'oeil de la photographie, 22 Janvier 2015 This link opens in a new tab. -
Rodolf Hervé - On the ground (Galerie Les Douches)
Namasaya, 21 Janvier 2015 This link opens in a new tab. -
Exposition : On the Ground par Rodolf Hervé
Actu Photo, 15 Janvier 2015 This link opens in a new tab.
Rodolf Hervé a vécu au début des années 1990 là où il se devait de vivre, à Budapest, dans un monde où les repères avaient volé en éclats après la chute du communisme. Tout était à inventer, tout était en devenir. Ce qu'il en est advenu depuis est malheureusement une autre histoire !
Rodolf Hervé a toujours tout fait voler en éclats, mais à Paris en ces années là, le monde était alors déjà tristement figé et matérialiste. Et c'est à Budapest qu'il s'est senti le plus libre.
On ressent dans toutes ses photos - et ici je voudrais plutôt employer le mot "image" comme on parle d'images pieuses même s'il s'agirait alors d'images impies - un sens de la fête même si le désespoir n'est jamais très loin. Il faut regarder ces photos en se rappelant qu'à l'époque nous n'avions pas sous les yeux celles d'un Martin Parr ou d'un Antoine d'Agata. Elles surgissent bien plus qu'elles n'apparaissent. Elles sont le révélateur d'un météore qui n'a jamais pu se fixer. Rodolf aimait Lautréamont même s'il me fait plutôt penser à Rimbaud et je relis chacune de ces images comme on lit un poème. Elles ne s'arrêtent jamais à la surface des choses mais sont corrosives et brûlantes. Et festives et drôles. Tout cela est grave mais pas sérieux. Rodolf Hervé savait d'où il venait en ce sens qu'il avait une culture immense. Il était fils d'Auschwitz, fils du communisme et fils de l'Art. Mais en même temps Rodolf savait qu'il n'allait nulle part et il y est allé vite. Très vite. Trop vite. C'est ce jaillissement et cette incandescence qui nous reste. Et qui demeure.
Olivier Beer