Suspendue dans son mouvement, la main est également le motif par excellence du médium de l’instantané. Ainsi, Arlene Gottfried saisit le langage silencieux de la tendresse et de l’amour, tandis qu’Hervé Guibert capture la simplicité d’un geste intime et quotidien.
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L'ami
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« Un jour, je vis entrer deux jeunes gens d’une beauté frappante. L’un d’eux regardait les photos avec attention et prenait des notes sur un petit carnet. Sa présence, bien que discrète, était forte. C’était Hervé Guibert, comme je l’ai appris en lisant son article dans le Monde, où il venait d’entrer. Le garçon qui l’accompagnait et semblait le protéger était Thierry Jouno, qui est resté si présent dans sa vie, ses livres et ses photos.
Avec Hervé, nous n’avons échangé aucune parole, seulement quelques sourires réservés. Il était encore très timide. Sans le connaître, j’ai senti que quelqu’un de très important était entré dans la galerie, et dans ma vie. »
Agathe Gaillard, Mémoires d’une galerie, Éditions Gallimard, 2013
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"La photo de l'être aimé disparu vient me toucher comme les rayons différés d'une étoile. Une sorte de lien ombilical relie le corps de la chose photographiée à mon regard : la lumière, quoique impalpable, est bien ici un milieu charnel, une peau que je partage avec celle qui a été photographiée."
Roland Barthes, La chambre claire, 1980, p. 126-127
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Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?
Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ;
C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d’un peu se respirer le cœur,
Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme !Edmont Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897
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« Je vois ma main devenir géante et dans chacun de mes doigts, je m’aperçois, minuscule. Repose. Si je cours à la recherche de tes secrets, si je continue, les yeux fermés, tout ce que ce grain commence, tout ce que promettent ces phalanges, ces vibrations de la paume, ces cris étouffés, ces cliquetis du poignet, ces peurs d’annuaires, repose. Ma main t’aime. »
Léon-Paul Fargue, « Pigeondre », Minautore n°6, hiver 1935, p. 29
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Soigner, réparer
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