JEAN-CLAUDE GAUTRAND | Recompositions

Préface d’Hervé Le Goff | Textes de Jean-Claude Gautrand, avril 2024

« Photographier, c’est engager une course poursuite contre l’effacement, la disparition, le néant. C’est une lutte contre le temps, un défi à l’oubli.
(…) C’est une arme imparable contre les génocides culturels ou les abandons volontaires ; le contrepoison à la passivité. »

Jean-Claude Gautrand n’a que 24 ans lorsqu’il découvre l’œuvre du photographe allemand Otto Steinert, fondateur de la « Subjektive Fotografie » et adepte d’une rigueur formelle aux limites de l’abstraction. Pour le jeune Gautrand, c’est un véritable choc esthétique. Dès lors, il ne cessera de développer une poésie par l’image où graphisme, matière et lumière sont les composants essentiels d’une œuvre fondamentalement engagée. Marqué tout autant par les traces d’une époque révolue que par la manière dont l’homme transforme perpétuellement son environnement, Jean-Claude Gautrand s’est fait le témoin des bouleversements et des injustices de son époque. De la construction du périphérique parisien à la destruction des Halles de Baltard en passant par la catastrophe écologique de l’usine Pechiney et les vestiges du Mur de l’Atlantique construit par les nazis, toute l’œuvre de Gautrand est traversée par cette nécessité de créer un rempart contre l’oubli. Faisant siens les mots du philosophe Georges Santayana, son œuvre se lit comme un avertissement : « Ceux qui oublient l’histoire sont condamnés à la revivre ». ​​