Collectif
Déshérences Nocturnes / Tokyo_000
Luc Boegly
Être fasciné par la nuit, qui drape la ville, comme autant de décors improbables.
Être attiré par le noir, au-delà de la lumière, comme des lieux du possible.
Faire confiance au rythme de la marche, qui permet d’éveiller ses sens à un impromptu urbain.
Marcher, toujours…
Bel Horizon
Olivier Nord
Ce travail propose un état des lieux du paysage périurbain. Une série de photographies d’ensembles pavillonnaires issues de paysages « ordinaires » de la région lyonnaise.
Le fondement de ce travail réside dans la dualité du paysage : ce qui est vu et ce que l’on donne à voir ; la vision d’un champ contre-champ, réuni par l’horizon.
Présentés sous forme de tableaux grand format, ces assemblages deviennent des compositions de couches horizontales associant le plein (paysages familiers), et le vide (ciel), rassemblés ici par l’emploi de la chambre photographique.
L’installation en tableaux juxtaposés prolonge alors la lecture de ces extraits de paysages qui semblent devenir, en quelque sorte, un seul panoramique.
The Statement
André Mérian
Ces immenses zones commerciales qui, à la périphérie des villes, émergent depuis les années 70, se conforment à un modèle venu des États-Unis.
Aussi forte que puisse être l'identité de New York, Coimbra, Bastia, Gênes, Plan-de-Campagne ou encore Berlin, ces villes ont pourtant cédé une part de leur singularité à cette uniformisation périurbaine.
Passée la frontière des villes, l’architecture prend une dimension nouvelle où le factice, le provisoire, le démontable prennent le dessus. Vastes espaces destinés à accueillir les foules, immensités colorées, monde artificiel étudié pour le confort du consommateur...
des concepts qui s'articulent autour de la séduction mais qui peuvent aussi susciter comme un malaise, une solitude. Et c'est là la force du travail d’André Mérian : nous déstabiliser.
L’incursion du photographe, ses prises de vues réalisées très proches du sol, son regard à distance bouleversent notre perception de ces territoires familiers. L’approche plastique du photographe est elle aussi déroutante et nous interroge sur cet espace qui s’universalise et sur le sort réservé à l’homme dans cette esthétique de chaos.
Structures éphémères
Deidi von Schaewen
Des « objets trouvés » découverts au petit matin, après la mousson, sur une plage en Inde en 2005. Ce nouveau travail s’inscrit dans la continuité des séries débutées il y près de quarante ans avec les murs, les bâches, les échafaudages ou encore les trottoirs autour du monde.
Ces objets bâchés furent un choc. Une révélation. Comme le souligne la critique d’art Dominique Baqué, « Il y a, chez Deidi von Schaewen , une pratique obstinée, opiniâtre de la collecte…Mais si l’objet est élu pour s’intégrer à une série virtuelle, c’est aussi lui, qui comme le note Marcel Duchamp, élit le collectionneur : il vous choisit pour ainsi dire. »
Deidi von Schaewen est depuis toujours fascinée par ces objets, cachés, protégés, mystérieux. On les trouve dans la ville, dans la rue, dans un paysage ou encore sur une plage. Objets surréalistes, la Machine à coudre de Man Ray n’est pas loin. En attendant la nouvelle saison des pluies, ces objets vont redevenir la possession des enfants... avant d’être rebâchés.
Sa dernière série sur les arbres sacrés en Inde sera présentée en Arles cet été dans « Le Off du Off au Couvent. »