New York by Frank Horvat
Entre 1982 et 1986, Frank Horvat a effectué plusieurs voyages à New York. Les Douches la galerie est heureuse de présenter, pour la première fois, cette série inédite en couleur qui a permis au photographe français de s’affranchir de son propre style.
LA GALERIE SERA FERMÉE DU 30 JUILLET AU 21 AOÛT INCLUS.
Réputé pour ses tirages en noir & blanc, notamment ses photographies de mode que Les Douches la galerie a eues le plaisir d’exposer en septembre 2022, Frank Horvat prouve avec cette série prise à New York dans les années 80 qu’il est aussi un coloriste hors-pair. En flânant au cœur d’un Manhattan hyper contrasté, Frank Horvat nous interpelle avec ses thèmes de prédilection : la condition humaine, la dureté de la ville et sa beauté contradictoire. A l’aide d’un objectif 85 mm et de pellicules Ektachrome 200 et 400 asa, il s’affranchit de son propre style afin de se confronter à la densité photogénique de ces lieux iconiques. Sans cesse en alerte dans la rue, Frank Horvat nous montre pourtant une métropole très éloignée des clichés habituels de la Grosse Pomme. « A New York, la tendresse est toujours à la limite de la catastrophe, le mystère n’est que le revers d’une excessive explicitation, soulignait-il dans un journal de bord qu’il a tenu à l’occasion de ses voyages transatlantiques. Je pourrais dire la même chose de moi-même, d’où mon affinité pour cette ville, et de ma présente démarche. Si la poésie est un idéal dont je n’ose pas trop parler, le mystère, qui lui est pourtant associé – comme certains dieux à certaine déesses – est un objectif que je poursuis délibérément, selon des formules qui n’ont rien de mystérieux. » Frank Horvat est un outsider, il en convient aisément, et c’est pour cette raison qu’il a, vis-à-vis de New York, « une attirance et une peur assez vertigineuses », comme l’admet sa fille Fiammetta Horvat, à l’origine de la redécouverte de cette série. Ce qui l’incite à chercher, avant tout, des « instants-couleur » qui suggéreraient des histoires, sans pour autant verser dans le sensationnalisme ou le misérabilisme. Ni show, ni effroi. « Je voudrais trouver des juxtapositions de formes ou de couleurs qui se composent autour d'un geste. », avouant dans ses écrits quelques lignes plus loin que « dans le projet New York il y a encore des vides à remplir. Mais je ne trouverai les pièces manquantes que dans des conditions extrêmes de chaleur, de froid, de peur, de solitude. Non par quelque masochisme, mais parce que New York est une ville d'extrêmes. Même les objets inanimés – façades, ordures, vitrines, graffiti – qui ne devraient pas changer avec les saisons, paraissent perdre leur signifiance dans la tiédeur du printemps. » Cette série, intitulée Side Walk, a fait l’objet d’un ouvrage à l’Atelier EXB, en octobre 2020, quelques jours après le décès, à l’âge de 92 ans, de Frank Horvat. Ce fut ainsi le dernier livre publié de son vivant.