Dieter Appelt Allemand, 1935
« Dans les années 70 et 80, Dieter Appelt, influencé par les activistes viennois, a d’abord pratiqué la photographie en l’utilisant comme trace pour fixer les moments ponctuels de son action, puis il a cherché des images-limites pour questionner son corps mais aussi la photographie. Dans "La tache que le souffle produit sur le miroir", 1977, la trace du souffle est le seul élément qui permet de déceler la vie chez cet homme qui semble mort. Dans "Trace du souvenir", Dieter Appelt affiche un corps minéral, enduit d’une mince couche d’argile. Comme dans l’actionnisme viennois, ce corps, son propre corps est exposé à toutes sortes d’expérience et de sévices. Mais Appelt ne s’intéresse pas à un corps sans vie hors du temps. C’est justement l’idée du temps qu’il veut faire entrer dans la photographie. »
Extrait du texte de Christian Bouqueret pour le catalogue de l’exposition Le corps photographiés, FRAC Alsace / La filature, 1995, p. 57