Jean Moral Français, 1906-1999
Après la mort de son père,Jean Moral est placé au pensionnat et occupe son temps libre à dessiner. A l’âge de 17 ans, en 1925, il découvre la photographie et cherche à capter les lieux et les gens qui lui sont chers dans la peur de la perte, souffrance de son enfance. Jean Moral pratique la photographie avec un œil nouveau et en autodidacte. Selon sa fille, « Jean Moral, pupille de la nation après la mort de son père en 1914, est un écorché vif d’une immense sensibilité… Sa vision ne peut être que celle d’un univers libre. Il aime le naturel et l’instantané. Il cadre quasiment tous ses tirages dans l’émotion de la visée. Le fabricant Rolleiflex ne s’y est pas trompé qui le choisit pour le présenter, dans ses publicités, comme l’exemple du photographe du mouvement et de la prise de vue directe. »
Jean Moral vagabond, déambulateur, son Rolleiflex toujours à portée de main, reste ce photographe de l’extérieur. La contre-plongée, les gros plans, les jeux d’angles habitent nombre de ses photographies, le sujet n’est que prétexte à composition. Les premières années, il travaille dans son laboratoire à transformer ses prises de vues extérieures par la solarisation, la surimpression. Ses cadrages sont bien souvent ceux réalisés sur le motif vivant, rarement dans la chambre noire. Homme du plein air, il est l’un des premiers à mettre les mannequins dans la rue pour la mode, jouant de l’espace urbain pour dynamiser et apporter l’énergie de la ville au cœur d’un métier qui se pratique jusqu’alors en studio. Son travail, remarqué par la papesse de la mode américaine Carmell Snow, lui permettra d’être le seul français sous contrat à Harper's Bazaar et de couvrir durant des années les collections parisiennes pour ce grand magazine de mode.
Grand sportif et adepte de la vie au grand air, comme Boucher et Steiner, il développe son style dans ces prises de vues de plage, de montagne, à la piscine Deligny, etc., qui seront publiées dans Paris magazine durant une décennie. Dans ses prises de vue, il vise à un maximum d’expression par l’emploi de perspectives insolites. Il s’empare du monde en le photographiant de manière inédite : en très gros plans, basculé par la contre-composition, en vue aérienne, par la plongé ou contre-plongée. Il serre les cadrages jusqu’à faire de la limite un élément essentiel, interne à la composition.
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Sans titre, c. 1932En savoir plus
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Route, c. 1927En savoir plus
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Mode, 1935En savoir plus
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La Seine, 1925En savoir plus
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Le cri, 1938En savoir plus
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Sans titre, rue Budé, 1929En savoir plus
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Suzanne Talbot, n.d.En savoir plus
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Août 1931, 1931En savoir plus
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Bubi, 1927En savoir plus
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Sans titre, 1929En savoir plus
Jean Moral arrive vers 1926-27 à Paris, où il est hébergé chez son ami Fabien Loris. Après un passage chez l'éditeur Léon Ullmann, où il rencontre Louis Caillaud, il est engagé dans l'atelier publicitaire Claude Tolmer de 1928 à 1932 comme graphiste, puis comme photographe. Il y fréquente notamment Alexey Brodovich, Pierre Boucher et Pierre Verger. Tout au long de cette période, il réalise des vues modernistes de Paris et de ses quais. En 1929 il découvre avec Bubi, un jeune Autrichien, les plages de Lacanau et il y photographie Juliette Bastide qu'il épouse en 1931. Vers 1935, il signe un contrat chez Harper's Bazaar pour soixante photos de mode par an et collaborera avec le magazine jusqu'en 1952. Après sa mobilisation pendant la seconde guerre mondiale, il cesse la photographie et entame une carrière de peintre qu'il poursuivra en Suisse où il s'installe en 1961.
Il participe à différentes expositions : Das Lichbild à Munich en 1930, le premier Salon du Nu photographique en 1933, L'image photographique en France de Daguerre à nos jours, 1933, le Groupe annuel des photographes à la galerie de la Pléiade (de 1933 à 1935), et les Documents de la vie Sociale en 1936.
Publications
Ouvrages collégiaux
Nu, beauté de la femme, D. Masclet, album du premier salon international du nu photographique, édition à compte d?auteur, 1933
Les grands courants de la photographie, M. Natkin, édition Natkin, 1935
Photography and the art of seeing, M. Natkin The Foutain Press Londres, 1936, Reédition 1948
Revues
Photographies d?Arts et Métiers Graphiques (1931 à 1934,1936 à1939), Modern Photography, The Studio Londres (1931 à 1967), Paris-Magazine, Harper's Bazaar, VU, Paris Match
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